« Alger-Beyrouth: pour mémoire »
Georges Corraface dans le rôle de Rachid.
Autres rôles principaux : Fabienne Babe, Paul Mattar, Hocine Choutri.
Réalisé par : Merzak Allouache.
Produit par : Arte.
Distributé par : Arte.
Date : 1998
Une journaliste française d’origine libanaise, Laurence (Fabienne Babe), revient pour la première fois dans son pays après des années d’absence. Elle avait quitté Beyrouth en 1975, quelques jours après l’assassinat de son père, au début de la guerre civile. C’est pour sa mère, gravement malade, qu’elle fait ce voyage qui la mène sur les lieux de son enfance, à la recherche d’images et de souvenirs de son père.
Elle est accueillie par Samy (Paul Mattar), promoteur immobilier ami de ses parents, qui lui fait découvrir la ville en reconstruction. Dans un bar à Beyrouth, le hasard lui fait rencontrer Rachid (Georges Corraface), journaliste algérien qui s’est exilé au Liban pour échapper à la violence qui sévit en Algérie. Rachid, sérieusement ivre, prétend ne pas reconnaître Laurence et refuse de lui parler. Cette rencontre la bouleverse, car elle est sûre de reconnaître en Rachid l’homme avec qui elle avait sympathisé à Alger, quelques années auparavant, lorsqu’elle « couvrait » les élections municipales algériennes. Dès le lendemain, elle se lance à sa recherche, découvrant l’hôtel où il loge et l’imprimerie où il travaille. Elle finit par renouer avec Rachid, qui dans ses heures libres déambule avec elle dans la ville, fasciné par les quartiers détruits, par la guerre civile qui a ravagé ce pays où il est venu se réfugier après l’assassinat de son meilleur ami, Lyès, journaliste avec lequel il faisait souvent équipe.
Sentant le profond malaise dans lequel est plongé Rachid, Laurence essaie de le convaincre de préparer un dossier pour demander l’asile politique en France. La réticence de Rachid trouble la jeune fille, alors qu’elle se sent de plus en plus attirée par lui. Un soir, ils s’aiment dans un hôtel de Baalbek. Laurence et Rachid vivent pendant quelques jours une passion intense. La jeune femme, aidée par Samy, tente d’obtenir un visa pour l’homme qu’elle aime. Mais Laurence est loin de se douter du secret terrible qui tourmente Rachid … « Alger-Beyrouth pour Mémoire » n’est pas seulement un film sur l’exil ou sur la tragédie algérienne, selon son réalisateur; il a voulu aussi une réflexion personnelle sur le problème du désarroi des intellectuels face à la violence. De Beyrouth, après une guerre dévastatrice dont les blessures ne sont pas encore refermées, avec ses ruines insensées, sa tension omniprésente et ses divisions … Alger, sa ville natale, avec sa violence toujours quotidienne, la peur, le désespoir et la mort au coin des rues. A travers les histoires enlacées de Rachid, Laurence, Samy, Nedjwa, Hocine, il a aussi eu envie de parler de deux villes symboles.