Les Tours

Kardamili 1834
L’expedition française dans le Morée rencontre les Maniotes de Kardamili

1834. Dans la montagne du Magne. Élevée en guerrier par son père depuis que sa mère et tous ses frères, sauf un, sont morts au combat pour l’indépendance de la Grèce, Anio est incapable de se soumettre à quelqu’homme que ce soit, fût-ce pour assurer une alliance qui permettrait à leur clan de garder son rang. Se rebellant dans son cœur contre la volonté paternelle, elle est prête à s’enfuir dans la montagne où elle sait que son habileté à chasser lui permettrait de survivre. C’est alors que son père rappelle son dernier fils, Ioannis, qu’il fait revenir de Paris avec une caisse de fusils français. En effet, Ioannis, peu apte au combat suite à une blessure au lobe temporal qui lui provoque des crises hallucinatoires, mais qui, par contre, a singulièrement accentué ses capacités intellectuelles, a été envoyé à Paris pour étudier la médecine vétérinaire. 

 A leur retrouvailles, la relation symbiotique qui liait la sœur et le frère dans leur enfance est intacte, mais elle se teinte d’un sentimentalisme désespéré hérité par Ioannis au contact des artistes parisiens du mouvement Romantique, avec lequel il parvient à séduire Anio. 

«Aime-moi ou tue-moi!» 

Marginaux et renégats dans cette société primitive, ils établissent ce terrible pacte, mélangeant rêve et réalité, et finissent tragiquement par se détruire, éradiquant au passage tout ce qui reste de leur clan, plutôt que de se soumettre à l’archaïsme des règles patriarcales.